Le fait de se demander si une formation longue assure de trouver plus facilement un emploi ou pas procède de l’a priori selon lequel, au plus une formation est longue, au plus elle donnera de chances de trouver un emploi. Il s’agit là d’un a priori tenace dans bien des esprits, sur lequel il est bon de revenir.
Formation longue, formation courte, de quoi parle-t-on ?
Rappelons tout d’abord qu’il existe deux types de formations : d’un côté, les formations initiales post-bac correspondant aux études que l’on effectue en sortant du lycée avant de trouver un emploi. Ce sont là des formations qui peuvent être soit longues soit courtes. Elles sont dispensées par des universités, des « écoles », des « grandes écoles » et des écoles spécialisées. Le cursus traditionnel pour la majorité des formations longues reste le cursus universitaire LMD : Licence, Master, Doctorat.
Puis d’un autre côté, il y a la formation professionnelle que l’on effectue dans le cadre d’une évolution de carrière, d’une reconversion professionnelle, ou d’une recherche d’emploi. Celle-ci peut être, elle aussi, soit longue, soit courte, bien que les durées n’aient aucun rapport avec les durées d’une formation initiale post-bac.
Les formations courtes peuvent avoir pour but de se reconvertir rapidement dans un métier manuel ou de découvrir un aspect technique précis d’un métier par exemple. Mais il peut aussi s’agir de développer les connaissances et compétences dans un domaine précis.
Exemple
La formation de dentiste est longue ; mais il est possible de suivre, une fois diplômé, ou même après plusieurs années d’exercice, une formation d’orthodontie courte. Cette formation courte est précise, rapide et professionnalisante, et permettra donc d’ajouter des compétences au dentiste, donc de (re)trouver plus facilement un emploi, de développer sa clientèle ou de prétendre à une promotion, par exemple.
Qu’en est-il de la formation longue dans les faits ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la longueur des études ou de la formation est moins facteur de réussite dans le cadre d’une recherche d’emploi que l’aspect professionnalisant à proprement parlé de la formation. La formation longue donne des bases solides, mais il existe des formations longues qui correspondent à une forte demande du marché à l’issu desquelles la recherche d’emploi ne pose pas de problèmes, et d’autres formations, longues elles aussi, qui ne correspondent pas à une grosse demande du marché et ne permettront donc pas de trouver rapidement un emploi. Dans les deux cas la formation est longue, l’une permet de trouver rapidement un emploi et l’autre par forcément.
La vraie question ne réside donc pas dans le fait qu’une formation soit longue ou courte, mais dans le fait qu’elle corresponde ou pas à un secteur qui est porteur. Les secteurs dits « porteurs » le sont généralement que l’ont ait suivi une formation longue au pas. Avoir suivi des formations longues dans ce cas ne sera plus forcément un atout. C’est même parfois le contraire.
Exemple
Prenons pour exemple le secteur informatique qui a vu son marché exploser à l’échelle mondiale ces 30 dernières années. Dans ce cadre précis, il peut être plus judicieux d’avoir un BTS ou un DUT informatique en poche, correspondant à un bac +2, c’est à dire une formation courte, qui aura l’avantage d’être une formation pluridisciplinaire de terrain relativement bien adaptée au marché, qu’un diplôme d’ingénieur côté bac +5 dont le champ d’action sera bien souvent beaucoup plus restreint du fait de sa spécialisation plus importante dans un domaine précis. On se retrouve également parfois confronté au problème des employeurs qui préfèreront embaucher une personne de terrain ayant une formation courte à qui il donnera un salaire moins important qu’une personne plus diplômée pour qui les charges relatives à son salaire seront plus importantes.
Pour terminer, citons enfin l’exemple des formations professionnelles de type CAP et BEP qui rentrent dans le cadre des formations professionnelles courtes correspondant le plus souvent à des métiers manuels délaissés pour lesquels il y a une forte demande et qui ne trouvent pas toujours preneur.